Le Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) constitue une initiative clé dans la réponse humanitaire au Mali, notamment dans certaines régions frappées par des crises humanitaires. Ce mécanisme permet une veille humanitaire et apporte une réponse multisectorielle rapide aux populations vulnérabilisées, notamment les enfants déplacés internes (PDIs).

En collaboration avec diverses organisations, notamment APIDEV et d’autres ONG, et financé par ECHO, le projet PREDI (Projet de Réponse Rapide en Éducation des enfants Déplacés Internes) vise à mettre en place des dispositifs de Réponse Rapide en Éducation et Protection (RREP) dans la région de Ségou (cercles de Ségou, Niono et Macina) et d’autres zones en besoin.Le RRM se déclenche suite à une alerte humanitaire provoquée par le déplacement de populations. La Direction du Développement Social et de l’Économie Solidaire mobilise alors une équipe pour évaluer la situation et confirmer l’alerte. Une fois validée par le Comité Régional de Validation de l’Alerte (CRVA), une équipe d’évaluation multisectorielle est envoyée pour déterminer les besoins exacts des populations affectées. La réponse apportée peut prendre différentes formes : distribution de matériel essentiel, envoi de personnel sur place, ou renforcement des capacités des acteurs locaux.

Le projet PREDI, en particulier, se concentre sur l’éducation des enfants âgés de 6 à 12 ans. APIDEV, responsable du volet éducation, met en place des Espaces d’Apprentissage Temporaire (EAT) et des Centres d’Apprentissage Communautaire (CAC) pour offrir un environnement éducatif stable aux enfants déplacés. Ces espaces sont équipés de tentes, de kits récréatifs, fournitures scolaires, et d’autres matériels pédagogiques pour faciliter l’apprentissage en situation d’urgence.

Le processus RRM est structuré en trois phases. La première phase consiste en la préparation et l’évaluation initiale, où une alerte est émise et validée, suivie d’une évaluation multisectorielle des besoins. Pendant cette phase, les informations sur le nombre d’enfants et leurs besoins éducatifs sont collectées. Si l’offre éducative locale est insuffisante, le dispositif RRM est activé.

La deuxième phase implique la mise en place du dispositif RRM, où les enfants sont soit directement insérés dans les écoles disponibles, soit accueillis dans des EAT pour une durée de trois mois. Pendant ce temps, des activités éducatives et récréatives sont organisées pour maintenir un certain niveau de normalité pour les enfants.

La troisième phase, qui commence à partir du quatrième mois, vise à transférer les enfants vers des dispositifs éducatifs durables, qu’ils soient formels ou non formels. Ce transfert s’accompagne souvent de la distribution d’équipements supplémentaires pour soutenir les infrastructures éducatives locales.La redevabilité et la protection contre l’exploitation et les abus sexuels (PEAS) sont des aspects essentiels du RRM. La transparence dans le partage d’informations et l’implication des bénéficiaires dans le processus décisionnel garantissent une réponse plus efficace et respectueuse des droits des enfants.

Le RRM au Mali ne se contente pas de répondre aux crises immédiates mais vise également à améliorer la qualité de l’éducation à long terme. Cela inclut la formation des enseignants, la distribution de manuels et de matériels didactiques, ainsi que la promotion de la cohésion sociale et de la paix. Des activités sportives et culturelles sont organisées pour renforcer le tissu social et offrir aux enfants une éducation holistique même en situation de crise.Malgré les défis tels que l’insécurité résiduelle et les déplacements continus des populations, le RRM et le projet PREDI apportent une lueur d’espoir aux enfants maliens en situation de crise. Par des interventions rapides et coordonnées, ils garantissent que l’éducation, un droit fondamental, soit maintenu même dans les moments les plus difficiles.

La collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux renforce l’impact de ces initiatives, assurant ainsi un avenir meilleur pour les enfants vulnérables du Mali.

Oumar ONGOIBA